vendredi 9 janvier 2009

Analyse financière adaptée aux daubasses



3e partie : la solvabilité

Pour nos daubasses, nous exigeons une solvabilité minimum.

Mais au fait, c’est quoi la solvabilité ?

La solvabilité permet de vérifier qu’en cas d’arrêt de ses activités, la société pourra bel et bien faire face à ses engagements par la vente de ses actifs. Autrement dit, plus les actifs sont élevés par rapport aux dettes, plus la solvabilité de l’entreprise est élevée.

Un ratio de solvabilité assez connu est le gearing, c’est-à-dire le rapport entre les dettes financières nettes (c’est-à-dire dont on a déduit les placements de trésorerie et le cash de l’actif) et les fonds propres. La doctrine comptable veut qu’idéalement ce ratio soit toujours inférieur à 1.

Quant à nous, nous avons opté pour un ratio de solvabilité proche de ce qu’on appelle le ratio d’indépendance financière mais légèrement adapté à notre sauce.

Le ratio d’indépendance financière permet de calculer jusqu’à quel point une entreprise est autonome vis-à-vis des tiers pour financer ses activités. Il permet d’établir le rapport de force entre l’entreprise et ses banquiers. On le calcule en divisant les fonds propres par le total du passif.


Nous avons cependant constaté qu’un nombre assez important de sociétés que nous avions en portefeuille détenait une quantité impressionnante de liquidités et de placements de trésorerie. Ces actifs ne sont pas réellement nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise et nous les avons soustraits du total du bilan.

Nous avons donc calculé la solvabilité de nos entreprises sur base de la formule suivante : fonds propres consolidés / (total du passif – liquidités et placement de trésorerie)

Nous avons automatiquement exclu de notre sélection les sociétés qui ne présentaient pas une solvabilité de 40 %.

Et en moyenne, notre portefeuille présente un ratio global de 86 %. En général, pour une entreprise traditionnelle, un rapport de 25 à 30 % est considéré comme satisfaisant.

6 commentaires:

a bargain hunter a dit…

Vous mentionnez :
"Nous avons cependant constaté qu’un nombre assez important de sociétés que nous avions en portefeuille détenait une quantité impressionnante de liquidités et de placements de trésorerie. Ces actifs ne sont pas réellement nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise et nous les avons soustraits du total du bilan.

Nous avons donc calculé la solvabilité de nos entreprises sur base de la formule suivante : fonds propres consolidés / (total du passif – liquidités et placement de trésorerie)"

Or le fait de retrancher les liquidités/trésorerie ne fait que booster ce ratio de manière injustifié. Ne serait-il pas plus conservateur de n'utiliser que le calcul classique du gearing ?

Ou alors, il faudrait retrancher également de la valeur aux fonds propres, non ?

De plus il semble que vous utilisiez le ratio d’indépendance financière dans votre article suivant. Du coup, j'ai un peu de mal à vous suivre lorsque vous parlez de ratio de solvabilité dans la plupart de vos articles, lequel utilisez vous ?

L'équipe des daubasses selon Benjamin Graham a dit…

Bonjour,

Nous ne comprenons pas très bien votre commentaires "Or le fait de retrancher les liquidités/trésorerie ne fait que booster ce ratio de manière injustifié."

Nous ne pensons pas qu'il y ait quoi que ce soit d'injustifier puisque nous détaillons la formule que nous utilisons en précisant d'ailleurs qu'elle est différente des ratios "standard".

Nous pensons simplement que les liquidités de l'actif, permettant de rembourser "d'un seul coup" les dettes du passif, il convenait de les déduire du total des dettes pour avoir une idée plus précise de la solvabilité d'une entreprise.

Un exemple : imaginons deux sociétés A et B. Elles disposent toute deux de fonds propres de 100 et leur total de bilan est de 200.

La solvabilité telle que calculée de manière standard est donc de 50 % pour chacune d'elles. Cependant A dispose de 120 sur ses comptes en banque alors que B dispose de 10.

Finalement, quelle est la société la plus solvable ?

L'équipe des daubasses selon Benjamin Graham a dit…

Pour répondre à votre deuxième question, nous utilisons toujours la solvabilité telle que calculée dans notre formule : fonds propres consolidés / (total du passif – liquidités et placement de trésorerie)

Jean-Marc a dit…

Ceci est très intéressant, mais il n'est absolument pas dit que les capitaux propres sont "disponibles" pour rembourser tout ou partie des dettes. Prenons le cas d'une entreprise dont l'actif est essentiellement constitué de goodwill. En cas de cessation d'activité, ladite entreprise n'a que ses yeux pour pleurer sur ses dettes. Je pense que le devenir des capitaux propres dans l'actif doit s'apprécier.

Jean-Marc a dit…

A la réflexion, j'utilise le ratio suivant :
- l'actif net tangible (actif diminué des survaleurs et incorporels)
divisé par
- les dettes de toute nature (passif diminué des capitaux propres).
Un ratio inférieur à 1 signifie que la vente du patrimoine (en suposant qu'il se vend 100% de sa valeur bilantielle, ce qui est optimiste, j'en conviens) ne couvre pas les dettes.

L'équipe des daubasses selon Benjamin Graham a dit…

Bonjour Jean-Marc,

Vous avez raison mais n'oubliez que nous n'achetons que des sociétés dont les actions cotent sous largement sous la valeur d'actif net TANGIBLE.

Autrement dit, la valeur des dettes est forcément inférieure à celle de l'actif tangible.

Pour résumer, nous achetons donc des sociétés dont l'actif tangible est largement supérieur aux dettes ET dont la part de dettes dans le total de l'actif est modérée.